Pour faciliter et améliorer la prise en charge de vos patients souffrant d’infection urinaire et lutter contre l’antibiorésistance, le ministère chargé de la Santé a demandé au Comité de l’antibiogramme de la Société Française de Microbiologie (CA-SFM) de proposer et de diffuser, aux laboratoires de biologie médicale, un cahier des charges pour la mise en œuvre d’antibiogrammes ciblés dans les infections urinaires à Escherichia coli. Ce cahier des charges a été diffusé aux laboratoires en mars 2017 par le biais des recommandations annuelles du CA-SFM.

 

Les infections urinaires sont une des principales causes de prescriptions d’antibiotiques, notamment les antibiotiques critiques, qui comprennent les antibiotiques particulièrement générateurs de résistances bactériennes ainsi que les antibiotiques de dernier recours.

Leur maîtrise, en termes de prescription et de consommation, est indispensable pour lutter contre les résistances bactériennes. La mise en place des antibiogrammes ciblés dans les infections urinaires à Escherichia coli y participe.

  • La mise en œuvre des antibiogrammes ciblés

Pour faciliter et améliorer la prise en charge de vos patients souffrant d’infection urinaire et lutter contre l’antibiorésistance, le ministère chargé de la Santé a donc demandé au Comité de l’antibiogramme de la Société Française de Microbiologie (CA-SFM) de proposer et de diffuser, aux laboratoires de biologie médicale, un cahier des charges pour la mise en œuvre d’antibiogrammes ciblés dans les infections urinaires à Escherichia coli.

Ce cahier des charges a été diffusé aux laboratoires en mars 2017 par le biais des recommandations annuelles du CA-SFM2. La pratique des antibiogrammes ciblés dans les infections urinaires n’est pas une mesure obligatoire. Elle se mettra progressivement en place dans les laboratoires de biologie médicale qui souhaitent participer à la lutte contre l’antibiorésistance.

D’ici un an, une évaluation des modalités de mise en place et des difficultés rencontrées sera réalisée et des aménagements pourront, si nécessaire, être envisagés.

  • Les impacts sur votre pratique

A la lecture d’un antibiogramme, vous êtes amenés à prescrire l’antibiothérapie en fonction de la liste des antibiotiques testés. Or, aujourd’hui, cette liste est très large et peut amener à prescrire des antibiotiques critiques pour des infections qui ne le nécessitent pas.

L’antibiogramme ciblé consiste, pour le laboratoire de biologie médicale, à vous rendre un résultat partiel de l’antibiogramme (avec une liste d’antibiotiques suffisante), en ciblant les antibiotiques les plus pertinents dans le contexte considéré, et en épargnant autant que possible les antibiotiques critiques. L’ensemble des résultats de l’antibiogramme reste cependant disponible à votre demande.

 

Les antibiotiques critiques (liste établie par l’ANSM) :

  • Les antibiotiques particulièrement générateurs de résistances bactériennes :

Tous les antibiotiques sont susceptibles d’entraîner l’apparition de résistances bactériennes à des degrés variables. Certains sont plus inducteurs de résistances en raison de leur élimination biliaire et de leur action au sein de la flore commensale digestive, où de nombreuses résistances émergent et peuvent être transférables au sein d’une même espèce bactérienne, ou d’une espèce bactérienne à l’autre.

  • Les antibiotiques de dernier recours :

D’autres antibiotiques sont considérés comme de dernier recours, car il n’existe pas d’autre alternative thérapeutique disponible. Leur utilisation est préférentiellement hospitalière et ils doivent être préservés : ils ne sont pas à prescrire en première intention, sauf dans des cas précis (facteurs de risques, infections graves).

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Source : DGS, 05/04/2017